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Nous avons dû nous s​é​parer du pistolet

by Scotch & penicillin

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1.
01 00:17
Quand j'étais petite, j'avais voulu faire un joli cadeau à ma maman. Je lui avais dessiné un magnifique Père Noël avec une barbe en coton collé. J'avais glissé le tout dans une enveloppe. Quand ma mère l'a ouverte, le coton avait collé partout et mon Père Noël ressemblait au Yeti.
2.
02 00:09
Quand j'apprenais à jouer de l'orgue, je pensais que si je jouais mon morceau de façon absolument parfaite une fée apparaîtrait et me laisserait exaucer un vœu.
3.
03 00:10
Un soir, alors que j'étais censé dormir, mon père m'a surpris en train de lire une bande-dessinée. Il était tellement en colère qu'il a jeté le livre dans la cheminée.
4.
04 00:10
Quand j'étais petit, papa était marin pêcheur. Lorsqu'il avait un peu de retard, maman me demandait d'aller en mini vélo jusqu'au port pour m'assurer qu'il ne s'était pas noyé.
5.
05 00:12
Un jour, deux amis et moi mangions près d'un canal. Une idée me vint : jouer à celui qui met sa chaussure le plus loin dans l'eau. Au final : deux, trois caleçons mouillés. On a bien rigolé.
6.
06 00:24
un dimanche midi le téléphone a sonné à la maison. C’était un gendarme qui a appris à mon père que son tracteur avait été volé au petit matin par un jeune complètement saoul qui s'était amusé à faire le tour de l'église de Loudéac, jusqu'à ce qu'il se fasse interpeller par un gendarme qui avait observé son manège assez longtemps pour en déduire que le jeune homme n'était pas apte à conduire, et encore moins un tracteur à la sortie de la messe.
7.
07 00:06
Quand mon plus jeune frère est né, mon cadet s'est exclamé quand il l'a vu : "Oh ! Il bouge !"
8.
08 00:17
Dans la nuit du dix-neuf au vingt février j'ai mal dormi. J'ai eu des crampes. A sept heures j'étais réveillé parce que la voisine a fait du bruit dans l'escalier et durant la nuit j'ai perdu mes deux boules Quies. Je les ai retrouvées le lendemain matin écrasées sur le mur.
9.
09 00:22
Quand j'étais petite, on n'avait pas la télé. Le soir mes parents jouaient au Scrabble et moi je lisais dans un coin du salon. J'essayais de tourner mes pages le plus silencieusement possible me disant que si j'étais très discrète mes parents oublieraient ma présence et donc je pourrai me coucher tard. J'aimais bien ces soirées. J'avais l'impression de faire partie du monde des grandes personnes.
10.
10 00:09
Le dimanche soir je faisais mes devoir pour le lundi à la lampe de poche et des fois je ne les faisais pas du tout, préférant réfléchir à une bonne excuse à donner au professeur.
11.
11 00:13
Un été en vacances en Italie, j'avais fait croire à ma mère que "al dente" signifiait "merci beaucoup". Elle s'est douté de quelque chose quand elle m'a entendu pouffer de rire après avoir remercié une personne lui ayant indiqué le chemin.
12.
12 00:20
L'autre jour il y avait une fille qui me plaisait bien. Il y avait un mec qui lui plaisait, à cette fille, mais c'était pas moi. Ce gars là, il y avait une fille qu'il aimait bien, mais c'était pas elle. Cette fille là elle aimait bien aussi ce gars là. A la fin, moi et la première fille étions toujours célibataires et tristes.
13.
13 00:21
Quand j'avais quatre ou cinq ans je suis allé au Prisunic avec ma grand-mère et pendant qu'elle discutait avec une vendeuse je me suis promené dans les rayons. Il y avait un bac plein de cartouches d'encre pour stylo-plume. Je croyais que c'était des bonbons alors j'en ai pris une et j'ai mordu dedans. Ma grand-mère a fait une drôle de tête en me voyant avec la bouche toute bleue.
14.
14 00:06
Quand j'étais petit, on m'avait fait croire que si je buvais de l'eau non-potable je perdrai mes cheveux et mes dents.
15.
15 00:20
J'ai pris la vague et en face de moi il a pris la vague aussi. On s'est rentré dedans avec violence et j'ai cassé le nez de ma planche de surf. Alors je suis rentré sur la plage avec ma planche cassée. Mais les vagues étaient trop belles alors je suis retourné surfer. Au même endroit, deux ans plus tard, j'ai définitivement cassé ma planche.
16.
16 00:13
Mon ami Eric m'a un jour envoyé un truc idiot. Il s'agissait d'un gobelet plastique dans lequel avait bu Tina Weymouth, la bassiste des Talking Heads. Je ne sais pas pourquoi, mais je conserve toujours ce truc.
17.
17 00:29
J'ai passé un été à mourir de rire. Avec le passager de ma voiture on avait une bouteille et un flingue à eau qui tirait super loin. On roulait tout doucement en ville, fenêtre ouverte, et hop hop on balançait de l'eau discretos dans la gueule des gens sans se faire voir. C'était à Cherbourg et avec les mouettes les gens regardent systématiquement vers le ciel et pensent tous que c'est du caca. Après c'était devenu une drogue, on voulait y aller tout le temps. Nous avons dû nous séparer du pistolet.
18.
18 00:28
Quand j'ai découvert que le livre de Georges Perec avait été inspiré par le livre "I Remember" de Joe Brainard, j'ai d'abord été un peu déçu et puis c'est passé. Les deux livres sont assez différents. Il y a cette phrase qui me revient en mémoire : "Je me souviens avoir eu le projet d'arracher la page 48 de tous les livres de la bibliothèque de Los Angeles..." C'est ce que j'ai fait pour ma part pendant plusieurs années afin d'écrire un livre composé de 48 pages provenant de livres hétéroclites.
19.
19 00:05
Petit, j'ai vu le Concorde passer dans le ciel non loin de chez moi et mes parents ne m'ont pas cru.
20.
20 00:14
Quand j'étais petit, j'étais somnambule. Un jour je suis descendu jusqu'à la cave en allumant toutes les lumières. Ma mère a cru me réveiller et j'ai dit que je l'étais bien. Je suis remonté en éteignant toutes les lumières.
21.
21 00:11
Un jour un chien est entré dans notre classe, au lycée. La porte étaient restée ouverte et nous étions au premier étage. Il n'appartenait à personne et il est reparti comme il est venu.
22.
22 00:10
Mon père me disait souvent qu'il ne faut pas dire "c'est moche" ou "c'est pas beau" mais "je n'aime pas" ou "je n'apprécie pas". Il ne faut pas prendre ses goûts pour des généralités.
23.
23 00:19
Avec l'école maternelle nous avons passé une journée au bord de la mer aux Sables-d'Olonne. Nous étions trois à ne pas avoir pris de casquette et comme il y avait du soleil notre maîtresse nous a fait mettre nos slips de rechange sur la tête, pour nous protéger. Nous avions tellement honte que nous avons creusé un grand trou pour nous cacher.
24.
24 00:28
C'est l'histoire du type, qui est sorti de boîte complètement saoul, sans moyen de locomotion pour rentrer chez lui. Il fait du stop et se fait prendre par une grosse voiture intérieur cuir. Seulement voilà, au gré des virages notre ami sent son estomac se retourner dans tous les sens. Il finit par tout laisser sortir, mais au creux de ses mains, et par peur de salir la voiture et de s'en faire éjecter, il ravale tout comme si de rien n'était... et se fait quand même jeter de la voiture !
25.
25 00:13
Si vous vous promenez très tard le soir à Poitiers, n'importe quel jour de la semaine, n'ayez pas peur si vous voyez deux jeunes, l'un dans une poubelle, l'autre poussant la poubelle, tous deux hurlant. Ils sont juste fins bourrés.
26.
26 00:10
Quand j'étais ado, il y avait plein de groupes avec un nom du genre "machin et les trucs". Je me souviens par exemple de "Franz Kultur et les Kramés", de "Johnny Water et les Chasses d'Eau".
27.
27 00:23
Je connais quelqu'un - tout juste un ami - qui était à une soirée dans le Massif Central, et qui avait un gros problème de gazs qui le dérangeait particulièrement. Malheureusement il n'y avait pas de toilettes. Il s'éclipsa donc en douce pour aller se soulager, mais il était tellement saoul qu'il prit son caca sept fois en photo pour pouvoir le montrer à ses amis le lendemain ! Le lendemain il avait honte...
28.
28 00:17
Quand j'avais sept ans, je suis allée à la piscine en plein air. Inconsciente et curieuse, j'ai voulu faire comme les grands qui plongeaient. J’ai donc plongé, mais à cet endroit il n'y avait que cinquante centimètres de profondeur. J’ai eu une bosse et je n'y suis plus jamais retournée.
29.
29 00:10
Souvent je chante du rock sous la douche en bavant un maximum. Je trouve que ça fait super cool. Je m'imagine bien chanteur devant un public en bavant un maximum.
30.
30 00:15
En faisant du stop je suis tombé sur un type qui m'a raconté ses souvenirs de régiment et il m'a aussi dit avoir entendu à la radio que Boris Eltsine était mort. Sa voiture sentait le vin et la pomme fermentée. Il y avait plein de bouteilles vides par terre.
31.
31 00:18
Je faisais mes courses au Marché Plus. Un type entre : c'était le chanteur d'Olympia, un groupe que j'avais vu en concert un mois plus tôt. J'ai aussi vu quelqu'un qui ressemblait beaucoup au guitariste des Little Rabbits à Inno. Et un jour j'ai aussi vu le chanteur des Married Monk à la Fnac.
32.
32 00:26
Chez mon père, mes frères et moi avions souvent l'habitude de mettre les matelas par terre, pour dormir tous ensemble. Un soir, alors que nous étions dans le noir et que mon plus grand frère fumait une cigarette, je ne cessais de lui demander de m'en laisser... alors dans un geste brusque il me la tendit. La cigarette rentra tout droit dans mon nez, pendant un très court instant ma narine droite s'illumina comme le doigt de E.T. l'extraterrestre.
33.
33 00:15
J'ai connu une fille, et bien elle était capable de traiter toute l'équipe avec laquelle elle travaillait de bande de gros cons et de partir en claquant la porte, et de revenir le lendemain sans explication et d'affirmer que tous les membres de cette même équipe étaient des amis pour elle.
34.
34 00:16
Quand je faisais du solfège, la prof nous avait demandé de dessiner un renvoi qui est un signe indiquant de reprendre au début de la partition. Pour faire mon malin j'ai dessiné une flaque de vomi. La prof n'a pas du tout apprécié et j'ai dû faire signer mon cahier par mon père.
35.
35 00:17
Depuis que je suis à Paris, j'ai croisé Lambert Wilson sur la terrasse d'un café, Maggie Cheung à vélo, Bérénice Béjo dans le métro, Ariel Wizman dans la rue Jacob, Christophe Blain sur un passage clouté, Depardieu dans un café et TTC dans le club.
36.
36 00:17
En CM2, le vendredi soir, je devais préparer l'auto-dictée du lendemain. C'était un petit texte que l'on devait apprendre par coeur et réécrire en faisant le moins de fautes possible. J'y passais toute ma soirée alors que pendant ce temps, à la télé, il y avait Cocoricocoboy.
37.
37 00:10
En revenant d'un parc d'attraction où j'avais acheté un faux pistolet, la douane s'est jetée sur moi pour me le confisquer et ne me l'a jamais rendu. J’avais 10 ans et j'étais triste.
38.
38 00:16
Quand j'étais petit, on n'avait pas le téléphone. Il fallait aller chez la voisine, Alice. Un jour on l'a eu. Ma mère a appelé ma tante et j'ai pu parler à mon cousin. La première phrase que j'ai dite dans un téléphone est : "Oh ! Je t'entends..."
39.
39 00:06
Je rêvais souvent de me retrouver au volant d'une voiture incontrôlable jusqu'à ce que je passe mon permis de conduire.
40.
40 00:25
Sur le bateau El Djezaïr qui faisait la traversé de la Méditerranée entre l'Algérie et la France, j'ai rencontré un petit garçon de mon âge, soit cinq, six ans. On jouait avec des petites voitures. Par jeu, il a balancé une des miennes par dessus bord. Je me souviens du petit objet qui tombe par dessus le bastingage dans le bouillonnement d'écume. Un si petit objet dans une si grande mer.
41.
41 00:35
Il y a quelques années, je perdis ma montre, un vieux machin dont il fallait remonter le mécanisme tous les jours. Je la cherchais partout, pendant plusieurs semaines, sans résultat. Une nuit, je fis un rêve - très réaliste - où je me vis fouiller les poches d'une veste suspendue et délaissée depuis longtemps (je ne l'aimais pas beaucoup) dans un placard. Le lendemain, vers midi, je me souvins de ce rêve et allai fouiller - pour de vrai - les poches de ladite veste dans ledit placard. La montre était là, ses aiguilles (arrêtées depuis plusieurs semaines) indiquant exactement l'heure à laquelle je la retrouvai.
42.
42 00:15
Nous étions en Angleterre, dans le bus entre Londres et Torquay, j'ai fait semblant de dormir pour pouvoir atterrir nonchalamment sur les genoux de ma voisine, le plus dur était de garder un visage impassible en entendant les commentaires des gens alentour. Mais j'ai réussi.
43.
43 00:19
Au collège, en chahutant avec un copain, je suis tombé par terre à coté d'une fille. Elle croyait que j'essayais de regarder sous sa jupe et m'a giflé. A chaque fois que j'ai voulu lui expliquer la méprise elle menaçait de me gifler à nouveau. Il a fallu que ce soit mon copain qui lui raconte l'histoire pour qu'elle arrête de me frapper.
44.
44 00:13
Quand j'étais petit, chez ma nourrice, sa fille chantait souvent "Comme d'Habitude" de Claude François et lorsqu'elle arrivait au couplet "et puis on fera l'amour" ça me gênait énormément : c'était trop pornographique pour moi.
45.
45 00:18
Un été, je bossais dans une boulangerie. Un jour, une dispute a éclaté entre la patronne et une employée. La vendeuse lui a dit "t'as l'élastique du slip qui te rentre dans le bide, grosse vache !". Moi, j'étais plantée là en prenant l'air gêné mais j'avais envie de rire parce que c'était tellement vrai.
46.
46 00:19
Je devais avoir dix-sept ans et mes parents avaient loué une maison au bord de la mer à Saint-Jean-de-Mont en Vendée. Alors que je revenais du village, un homme d'environ une quarantaine d'année me demanda si je voulais faire l'amour dans un buisson. Je lui ai répondu que je n'étais pas homosexuel et il m'a dit : "dommage car c'est à la mode !"
47.
47 00:12
Il y a huit mois, mon colocataire a voulu me passer un sac de persil de la fenêtre de la cuisine à celle du salon. Le sac est tombé sur un petit rebord quatre étages plus bas. Il y est encore.
48.
48 00:19
J'étais au marché, il y avait une fille devant moi. J'ai pris des tomates, elle aussi. J'ai pris deux poivrons, elle aussi. J'ai pris un oignon, une aubergine et deux courgettes, elle aussi. Et puis elle a pris des bananes. Je lui ai dit que je ne mettais pas de bananes dans ma ratatouille.
49.
49 00:07
Ma tante Françoise me disait "gonfle ta poitrine et redresse les épaules, même quand tu dors : ça évite d'avoir les seins qui tombent".
50.
50 00:27
Quand j'étais petite en Algérie, j'avais une recette de sorcière qui consistait à fabriquer de la neige. Dans un shaker à vinaigrette je mélangeais plein d'ingrédients : huile, vinaigre, sel, poivre, lessive, shampoing, dentifrice, eau, etc. Je secouais très fort et jetais ensuite le tout par la fenêtre. J'étais persuadée que les gens croiraient qu'il neige. Seulement en Algérie il ne neige pas souvent.
51.
51 00:26
Une fois, à Cherbourg, il y avait un type déguisé en Bisounours qui distribuait des tracts. Avec des copains on a décidé de l'embêter et on a commencé à le tirer par la queue pour l'empêcher d'avancer et à lui mettre des coups de pied dans ses fesses en carton. Il faisait mine de rien et sans qu'on s'en rende bien compte il nous a emmené dans un endroit bien retiré puis d'un coup il a enlevé son masque et nous a dit d'arrêter de le faire chier car sinon il allait nous péter la gueule.
52.
52 00:12
Une nuit, j'ai rêvé que je marchais dans la rue en mâchant du chewing-gum. J'en avais tellement envie, de ce chewing-gum, que je me suis concentrée très fort pour me réveiller en le mâchant pour de vrai.
53.
53 00:12
En maternelle nous n'avions pas le droit d'aller aux toilettes tout seul et comme je n'osais pas demander j'ai fait pipi sous moi. En voyant la tache, la maîtresse a demandé qui avait craché sur le tapis.
54.
54 00:07
Quand j'étais petite, je croyais que la terre et les quelques planètes qui l'entouraient étaient dans un grand carton, et qu'il n'y avait rien autour.
55.
55 00:16
Une fois, je suis allé dans une boutique d'animaux. Il y avait une cage avec des souris coincées entre le mur et une vitre. Elle ne bougeaient plus beaucoup. Je l'ai fait remarquer au vendeur qui m'a répondu qu'elles n'étaient pas mortes et qu'elles aimaient bien se coincer comme ça pour dormir.
56.
56 00:12
Quand j'avais environ dix ans j'ai failli m'étouffer avec une peau de saucisson dans le TGV. Le plus gênant c'est quand j'ai réalisé que j'étais debout au milieu de l'allée en train d'enlever la peau de saucisson au fond de ma gorge.
57.
57 00:11
Mon petit frère avait les oreilles décollées, dont une plus que l'autre. En vacances à la Turballe, on a vu une supérette "Radar Maxi". Ce surnom a beaucoup énervé mon frère.
58.
58 00:18
Mon papa a des traces d'une acné juvénile. Moi, je commence à avoir des boutons sur la tronche vers seize ans. Et ça dure, malgré les traitements à contraception obligatoire. Merci Papa ! Ma maman me dit que c'est parce que je n'ai pas de copine. Merci Maman !
59.
59 00:18
Vendredi matin je suis sortie de la résidence mettre du verre dans le container pour le recyclage, et la porte s'est refermée derrière moi. Je n'avais pas ma clé et je ne me suis jamais embarrassée à apprendre le digicode. Je suis restée environ une demi-heure à la porte avant qu'on vienne me sauver.
60.
60 00:28
Un jour, quand je devais avoir trois ou quatre ans, je regardais mon grand-père travailler à son potager. Il tendait un fil au sol pour planter ses pieds de laitue le plus droit possible. Je lui ai alors demandé à quoi cela pouvait bien servir. Il m'a répondu que c'était pour faire une ligne droite. Après cette phase de réflexion qu'ont les enfants à essayer d'analyser ce que les grandes personnes leurs disent, je lui ai enfin demandé comment on faisait pour faire une ligne gauche.
61.
61 00:22
J'ai piqué du Nutella à ma colocataire. C'était une journée déprimante, j'ai cru que quelques cuillerées de pâte à tartiner me remontraient le moral. Deux jours plus tard, au petit déjeuner, ma colocataire a accusé mon autre colocataire de lui avoir piqué du Nutella. Elle s'est énervée mais elle ne m'a rien dit parce que je suis une fille et que les filles font toujours attention à leur ligne.
62.
62 00:27
Quand j'avais environ quatre ans, c'était ma mère qui m'emmenait à l'école avec la vieille 204. Les portières étaient tellement dures à fermer qu'il fallait les claquer très fort. Mais un matin, j'ai laissé ma main là où je n'aurais pas dû, et elle s'est retrouvée coincée dans la portière, qui avait été fermée si durement que ma mère n'arrivait plus à l'ouvrir. Elle a donc hurlé pour que mon père vienne me délivrer, je le revois encore en train de courir avec ses bottes sur la pelouse.
63.
63 00:15
A trois ans, mon meilleur copain s'appelait Emmanuel. Un jour, on s'est mis tout nus dans la rue. La voisine d'en face, qui était très vieille, a menacé de porter plainte parce qu'elle était choquée. Mes parents ont fini par tout arranger.
64.
64 00:19
J'étais fin saoul à cette soirée et je me suis retrouvé dans les toilettes, nu, à genoux dans mon vomi. Lorsque je suis reparti chercher à boire, quasi-inconscient, ma copine et une ex sont restées à nettoyer derrière moi. Je suis très fier de connaître des filles si compréhensives et arrangeantes.
65.
65 00:11
Hier soir je me suis couchée tôt et j'ai pris une pastille pour la gorge en me disant "surtout, ne t'endors pas, mange d'abord ta pastille". A minuit je me suis réveillée, la pastille n'avait pas bougé.
66.
66 00:20
Un jour où il était fatigué, mon père entreprit de nous faire à manger. Il n'y avait pas de lait pour faire la purée, mais comme il est de nature entêté il a décidé de la cuisiner avec le reste de Yop à la fraise qu'il y avait au frigidaire. Nous avons à peine goûté, ce n'était pas bon. Il fut le seul à la manger avec un air satisfait.
67.
67 00:15
J'entendais des enfants discuter l'autre jour, l'un disait "Sylvie a dit à Thomas : ta maison, elle est plus moche que celle de Jacques Chirac". L'autre a répondu "Elle doit être bien la maison, quand même"... Le troisième dit "Jacques Chirac, c'est la Maison Blanche".
68.
68 00:33
J'ai croisé comme chaque matin l'homme jaune fluo qui balaie ma rue. D'habitude c'est tout, on se croise juste, sans se regarder. Mais ce matin il se retourne et me hurle dessus : "Parle-moi, eh, PARLE-MOI, EH QUOI, MAIS PARLE-MOI, JE T'AIME, TU M'ECOUTES ? EH ! PERSONNE NE ME PARLE, PARLA-MI !!!", et je marche sans me retourner, "PARLA-MI !!!", je me sens mal, "PARLA-MI !!!", et j'avance plus vite, "PARLA-MI !!!! PARLA-MI !!!! PARLA-MI !!!!! PARLA-MI !!! PARLA-MI !!!!". Et je l'entends encore quand je tourne au coin de la rue.
69.
69 00:09
Au lycée j'avais une amie qui sortait avec un type qui, un matin, en arrivant, lui a dit qu'il préférait ne pas l'embrasser aujourd'hui parce qu'il avait vomi dans le bus.
70.
70 00:14
Un été, en Suisse, je faisais du baby-sitting pour mon petit cousin de deux ans. Un soir, il était avec moi dans la chambre parce qu'il y avait de l'orage et des éclairs. Il me suçotait la joue pour se rassurer. C'était bizarre.
71.
71 00:09
Un jour j'ai bu de la pisse sans faire exprès. Quelqu'un avait pissé dans la bouteille de bière qu'il avait rebouché et laissé négligemment traîner dans l'herbe.
72.
72 00:30
Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, je me promenais quelque peu éméchée dans les rues de Rennes, lorsque j'eus envie de prendre une photo avec mon nouveau téléphone : je vis un garçon et une fille qui venaient tout juste de se rencontrer dans la rue. J'allai les aborder, leur demandant de bien vouloir se regarder avec passion droit dans les yeux pendant que je prenais une photo d'eux. Quelle ne fût pas ma surprise de les voir se jeter l'un sur l'autre, s'embrassant langoureusement pendant de longues minutes, tout ça à cause d'une photo !
73.
73 00:18
Ma petite amie et moi sommes en train de nous séparer. Nous voudrions bien nous aimer encore un peu mais nous n'y arrivons plus. L'intimité de nos corps a laissé la place à l'incompréhension. C'est cela : nous ne nous comprendrons jamais et nous sommes chacun trop égoïste pour nous accepter l'un et l'autre tel que nous sommes.
74.
74 00:07
Quand j'étais petite j'avais peur d'avaler un pépin ou un noyau de fruit et qu'il me pousse un arbre dans le ventre.
75.
75 00:13
Petite, je faisais souvent un cauchemar car j'avais regardé un film avec des clowns qui tuaient des enfants. Je rêvais qu'il y avait quelqu'un à ma fenêtre qui me regardait. C'était Pierre Richard en clown. Je sais pas pourquoi.
76.
76 00:25
En 1987, j'étais en colonie de vacances et j'ai joué à "action-vérité". Il faut six ou sept personnes avec si possible autant de filles que de garçons. Un premier joueur en choisi un second, ce joueur doit alors soit répondre à une question indiscrète, soit réaliser une action comme par exemple embrasser quelqu'un. C'est comme ça que j'ai pu embrasser une fille pour la première fois.
77.
77 00:14
Durant l'été 1996 mes trois principales activités furent : regarder les jeux olympiques à la télé ; me masturber ; arracher la tapisserie de ma chambre. Ce fut mon dernier été de célibataire.
78.
78 00:15
Quand j'étais ado, avant de prendre ma douche, je me maquillais outrageusement avec du rimmel non-waterproof puis je m’aspergeais le visage et les cheveux avec de l'eau, histoire d'être bien dégoulinante. Je jouais aux héroïnes de films en fuite sous la pluie.
79.
79 00:16
Quand on était petit on allait à la fête foraine pour les machines à tirettes. On achetait des pétards et je rêvais d'une araignée en plastique qui ressemblait (un peu) à une vraie pour faire des blagues. Je l'ai jamais eue mais par contre tout un stock de saloperies en plastoc.
80.
80 00:07
Après avoir regardé "Les Dents de la Mer" à la télévision j'ai eu peur de me faire attaquer par des hommes à tête de requin.
81.
81 00:13
Des potes et moi étions dans le TGV. Une soudaine envie de manger me vins, je pris donc les gâteaux "Pailles d'Or" d'un pote et les mangea tous. Celui-ci m'engueula sévèrement, je ne mangerais plus jamais de "Pailles d'Or".
82.
82 00:15
Chez mon grand père, il y avait des tableaux de mes ancêtres le long de l'escalier qui montait au grenier où j'allais chercher des Lucky Luke et des Asterix, et lorsque je redescendais tous les regards dans les tableaux bougeaient comme pour m'accompagner. Ma descente a toujours été très très rapide.
83.
83 00:10
Quand j'étais petit, je voulais être égoutier parce que le matin en allant à l'école je les voyais qui jouaient aux cartes durant leur pause. Et moi j'aurais bien voulu savoir jouer aux cartes.

about

NADNSDP est un projet d’édition, ouvert à participations début 2004 et clôturé en mars 2005.

Durant toute cette période il a été possible d'envoyer une anecdote, un souvenir, une courte histoire vraie (ou non) sous forme de texte, en utilisant un formulaire présent sur le site "scotch + penicillin".

Les textes reçus ont été transformés en fichier sonore avec un programme de synthèse vocale (une voix synthétique "lisant" le texte).

90 textes ont ainsi été envoyés par 32 auteurs différents. 83 textes de 28 auteurs ont été retenus. Les participations sont restées anonymes.

Suite à la clôture du projet, une édition a été publiée à 100 exemplaires : un boitier contenant un livret avec les 83 textes ainsi qu'un CDR audio avec les 83 pistes générées par synthèse vocale à partir des textes. Chaque auteur a reçu gratuitement un exemplaire de l'édition. Les 72 exemplaires restant ont été vendus à un prix permettant de financer l'ensemble du projet sans qu'aucun bénéfice ne soit dégagé.

Les fichiers audio ont été restaurés en 2017 pour les rendre à nouveau disponibles sur Bandcamp. Le livret d'accompagnement a également été actualisé.

credits

released May 17, 2017

Merci aux auteurs :
A.B.
M.B.
C.C.
M.C.
A.C.
E.D.
F.D.
F.F.
N.G.
A.G.
G.J.
E.L-B.
J.L.
C.L.
E.L-M.
J-L.L.
Y.L.
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